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L'industrie du troisième millénaire

  in La Vie Financière - du 28 octobre au 3 novembre 2005 - N° 3151

« Il aura fallu plus d'un siècle au marché pour s'adapter et offrir une reconnaissance pécuniaire à la photographie " primitive ". »

 

Revue de presse
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LA BOURSE
REVUE DE PRESSE

PATRIMOINE/ Marché de l'art

LA PHOTOGRAPHIE DU XIXE SIECLE
Le Gray, Baldus, Nègre, Nadar, Marville

Les œuvres des pionniers de l'objectif ont dû attendre les années 1980 pour émerger. Mais si la reconnaissance fut tardive, les enchères atteignent aujourd'hui des records.

Il aura fallu plus d'un siècle au marché pour s'adapter et offrir une reconnaissance pécuniaire à la photographie " primitive ". Les ventes publiques des commissaires-priseurs anglo-saxons et des manifestations telles que Paris Photo ont permis de consacrer ce nouveau marché. En 1999, les prix explosent enfin.
Le 27 octobre 1999, à Londres, Sotheby's multiplie les records sur les lots d'une partie de la collection du libraire André Jammes. A elle seule, cette " vente du siècle " génère un produit de plus de 10 millions d'euros ! Du jamais vu dans le domaine de la photographie. Les épreuves mises en vente sont d'une qualité exceptionnelle et constituent un fonds documentaire sans précédent. Une incroyable adjudication de 460 000 livres (718 000 euros), dix fois les estimations, couronne alors un paysage de Gustave Le Gray, La Grande Vague, Sète, daté de 1855. D'autres tirages de La Grande Vague, postérieurs à celui du record, ont été proposés aux enchères, mais, évidemment, tous n'ont pas le même intérêt historique et qualitatif ;

(illustration)
L'entretien de M. Nadar avec M. Chevreul, le jour de son centenaire,
de Paul Nadar, 1886.Estimé 50 000 euros*

(graphe)

Prix des photographies du XIXè siècle
(d'après le nombre de lots vendus aux enchères en 2004)
29 % Moins de 1 000 €
53 % De 1 000 à 10 000 €
17 % De 10 000 à 100 000 €
1 % Plus de 100 000 €
Source : Artprice.com

les épreuves mises depuis sur le marché n'ont jamais atteint plus de 100 000 euros. La seconde partie de la collection Jammes, proposée les 21 et 22 mars 2002 en France par Sotheby's, a confirmé la bonne santé du marché, avec un produit de ventes de 11,8 millions d'euros ! En outre, ont été dispersés le fonds du photographe Charles Nègre et la plus ancienne épreuve photographique connue à ce jour. Réalisée par Nicéphore Niepce, elle a été achetée par la Bibliothèque nationale de France pour un prix au marteau de 450 000 euros. En mai 2003, c'est lors d'une vente organisée par Christie's Londres qu'a été atteint le seuil de 500 000 livres (700 850 euros) avec 113.Athènes, T[emple] de J[upiter] olympien pris de l'est, un daguerréotype de Joseph-Philibert Girault de Prangey (1804-1892). Cela reste encore aujourd'hui la photographie " primitive " la plus chère.
Entre 1997 et 2002, l'explosion des prix sur ce segment a été spec-

Paris Photo, 9e édition

Du 17 au 20 novembre 2005, au Carrousel du Louvre, Paris Photo, premier Salon mondial de la photographie, accueille 40 000 visiteurs et 106 exposants. Depuis sa première édition en 1997, ce Salon s'affiche comme l'événement commercial phare consacré à la photographie. Des pièces historiques du XIXe siècle à la photo contemporaine, toutes les expressions photographiques sont représentées. Figurent notamment au programme des expositions monographiques, thématiques ou des accrochages collectifs qui rendent hommage aux pionniers de la photographie ancienne (1839-1914), tels Edouard Baldus, Erwin Blumenfeld, Charles Nègre, et aux maîtres de la photographie du XXe siècle, tels Diane Arbus, Brassaï, Henri Cartier-Bresson, Guy Bourdin, Robert Doisneau, Lee Friedlander, André Kertész et Man Ray.

taculaire : + 639 % ! Mais, après ce vent spéculatif, le marché s'est assagi, bien que les tarifs restent en 2005 trois fois supérieurs à ce qu'ils étaient en 1997. Malgré cette hausse, 82 % des épreuves s'échangent encore à moins de 10 000 euros. Dans cette gamme de prix, l'amateur trouve un très large choix de clichés parmi les plus grands noms. Au demeurant, ce qui prime, au-delà de l'auteur, c'est le thème, l'état de conservation et la qualité du tirage. Aussi, le 3 octobre dernier, un Portrait de George Sand par Nadar (1820-1910) fut enlevé à 700 livres (1 027 euros) lors de la vente Bonhams, à Londres. Un tirage albuminé sur carton d'Edouard Baldus, représentant la Bourse de Paris, n'a été adjugé qu'à 300 euros à l'étude Mathias-Millon-Robert, à Paris, le 11 mai 2005. Un tirage sur papier salé de Charles Nègre, intitulé Portail de Saint-Trophime, Arles, a trouvé preneur au prix de 2 200 euros lors de la vente organisée par Mes Lelièvre, Maiche et Paris, à Chartres, en janvier. Alors que les tirages à l'unité restent abordables, les portfolios complets, bien plus rares, tendent à s'envoler. Le 30 avril 2005, à l'étude Lempertz, à Cologne, on put acquérir pour 700 euros une vue de la Cathédrale de Mayence par Charles Marville, alors que son album complet, L'Ancien Paris, a trouvé preneur à 440 000 euros en 2002 !

*cette œuvre sera proposée aux enchères le 22 novembre 2005,
à l'hôtel Dassault, 7, Rond-Point des Champs-Elysées, 75008 Paris.

Artprice France

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